Le départ

J'ai fait un très mauvais choix dans ma vie, celui du père de mon fils de trois ans. 

Quelques années ensemble et je pensais connaitre la personne qui eleverait cet enfant avec moi. Une fois enceinte, trois mois plus tard, on fermait definitivement la porte de notre maison pour une séparation toute aussi irreversible. 

Il ne voulait plus travailler, mais reprendre les etudes, de préférence à 600km de là, parcequ'il valait "mieux que ça". Moi, et bien j'ai trouvé un appart miteux, et j'ai vécu la grossesse assez mal.. 

Au 5ieme mois, j'ai fait un decollement placentaire, avec une belle hemorragie, et une menace d'accouchement prématuré. Il a fallu une nuit entière pour arreter le compte à rebours. Mon fils est né un peu en avance, à 7 mois, en pleine forme.. 

Deux ans plus tard, je recevais une convocation devant le juge, pour regler la question des droits de garde... Ah ouais... 

Bilan : 80 euros de pension alimentaire jamais touchée, et 5 heures le dimanche, dans un premier temps.  Ca valait le coup! 

Je ne m'y suis pas rendue, contre tous les bons conseils des "amis", me sommant d'attaquer la bete une bonne fois pour toute. Mais je n'ai pas confiance en la justice, d'une part, et ensuite, ce n'est pas ma façon de voir la vie. Ca aurait pu etre très simple.. 

Aujourd'hui, mon fils a donc trois ans, le temps qu'il m'a fallu pour me forger des principes, à défaut d'abdos, béton, sur les hommes : PLUS JAMAIS.

Entre temps, j'ai monté ma petite entreprise, ai eu un certain succès, ai appris que j'avais une sclérose en plaque.. Alors un jour, j'ai tout envoyé chier. L'ex, ma mère (un livre à elle seule, à suivre!), l'entreprise, l'appart.. Tout a volé, non sans heurts, et j'en paie encore la note, mais le menton haut, ce choix là, je ne le regrette pas. 

Tout ça pour quoi? Et bien déjà, parceque j'ai enchainé les poussées de sclerose par saturation totale de la vie de merde que j'avais mis en branle. Ca c'est le terreau... et la graine, c'est Lui. Lui, c'est celui que j'aurai aimé connaitre depuis toujours, avec qui j'aimerais pouvoir vivre jusqu'à la fin de ma vie, avec qui le présent est infini.